dimanche 15 juin 2014

✿ Chapitre 12 ✿

-               - Il faudrait que tu l’aie toi aussi de temps en temps non ? Me demanda-t-il
-               - Ah non, pas question que tu sois le seul à l’avoir ! Mais mes parents ne voudront jamais que je l’amène chez moi…
-               - A moins que chez toi, ne soit plus chez eux. Dit-il, un sourire en coin
-               - Comment ça ?
-               - Eh bien, ça fait un moment que je pense à te le proposer… Est-ce que tu me ferais l’honneur de partager un appartement avec moi ? Enfin, mon appartement et puis avec le chiot aussi ! Me proposa-t-il

A cet instant, un sourire béat se plaqua sur mon visage, ce qu’il a du considérer comme un oui puisqu’il était déjà entrain de me donner mon portable pour que j’appelle mes parents.

-               - Je… je sais pas, Nathan. Si on ne s’entend pas finalement ? Si on se dispute ? Tu sais, je ne suis pas facile à vivre comme fille. Et puis mes parents, ils ne voudront sûrement pas… Il faut que tu sache que je suis loin d’être la fille parfaite hein. Et puis, j’ai que 19 ans, c’est pas un peu tôt pour partir de chez soi ? Mon sourire se décomposait peu à peu

Il me fixa quelques secondes, me prit le visage entre ses mains et m’embrassa un peu brusquement mais passionnément puis recula et me fixa à nouveau, mais dans les yeux cette fois-ci.

-               - Bon d’accord.

J’avais fondu, encore une fois. Il pouvait faire ce qu’il voulait de moi et c’en devenait très embêtant. Mais aussi carrément irrésistible.

-               - Allô maman ?
-               - Oui, ça va chérie ?
-               - Très bien et toi ma petite maman d’amour ?
-               - Bien aussi. Qu’est ce qui me vaut ce surplus d’affection ?
-               - Je… Tu sais Nathan, mon copain, il m’a proposé quelque chose…
-               - Mon cœur, tu es consciente que tu es trop jeune pour te marier ?
-               - Et pour emménager, je suis trop jeune ?
-               - De toute façon, ce n’est pas pour tout de suite ! Donc, qu’est ce qui t’arrive ?
-               - Eh bien, justement… Nathan m’a proposé de m’installer dans son appartement avec lui, est ce que tu es ---
-               - OUI ! Oui oui oui, vas-y fonce ! Me coupa-t-elle
-               - Maman, ton enthousiasme me vexerait en temps normal mais je suis si contente que je ne m’attarderai pas là-dessus aujourd’hui ! Mais… et papa ? Il sera d’accord ?
-               - On s’en fiche ! Il finira bien par l’être ! Il sera chez Pierre pour le match de foot tout à l’heure, tu n’auras qu’à en profiter pour passer chercher tes affaires à la maison.
-               - Merci maman, merci merci merci, je t’adore ! A tout à l’heure !
-               - A tout à l’heure mon cœur.

A peine mon portable raccroché, je me jetais sur Nathan et l’embrassais comme je ne l’avais jamais embrassé. Baiser qu’il se fit un plaisir de me rendre. Nous nous rendions tous les deux chez moi à pieds juste après le déjeuner. Je faisais une grosse valise et présentais le chiot à ma mère qui le trouvait adorable.

-               - T’en fais pas, si tu as oublié quelque chose, on repassera le chercher un autre jour !
-               - Oui. Je peux te prendre l’autre moitié du placard ? J’ai vu qu’il n’était pas complètement rempli…
-               - Oui oui, vas-y ! Il y a quelque chose que je peux faire pour t’aider ?
-               - Mmh, tiens dépose ça dans la salle de bain et ça tu peux le ranger dans tes affaires. Lui dis-je avec un sourire

Je lui tendais un sac gris foncé qu’il s’empressa d’ouvrir. J’avais acheté un album photo que j’avais customisé en faisant des petits dessins, des cœurs et en écrivant nos prénoms. Dedans, une seule page était remplie avec 2 photos de nous  et un petit mot : «Tu ne sais pas dans quoi tu t’es engagé Nathan, tu n’es pas prêt de te débarrasser de moi. Je t’aime ♥ ». Il a souri, ri et m’a embrassée. Nous avons passé la soirée entière, allongés tous les deux sur notre lit à rêver. « Notre lit », c’est tellement agréable à dire…
Dès le lendemain, les gestes venaient tous seuls. J’avais l’impression d’avoir toujours habité avec lui. Nous nous entendions bien, aucun problème, aucun haussement de ton. J’espère simplement que cela va durer… J’espère aussi que ses petites attentions vont durer. Il m’avait réveillée à 10h30 avec un petit-déjeuner au lit, « Pour célébrer mon emménagement » me glissait-il à l’oreille avant de s’assoir sur le lit à côté de moi.

-               - Tu fixe souvent les gens quand ils mangent ? Lui demandais-je un peu amusée
-               - Hein ? Moi, non je… je te fixais pas… S’empressa-t-il de répondre, gêné
-               - C’est pas grave, tu sais. Je trouve juste ça étonnant que je t’intéresse au point que tu me fixe aussi souvent…
-               - Je te fixe parce que tu m’intéresse certes. Mais aussi parce que ta beauté est déconcertante. Répondit-il, soudainement sur de lui
-               - Tes beaux yeux bleus le sont ici, tu sais ? Je riais un peu
-               - Dans ce cas, déconcertons-nous mutuellement.
-               - Tu veux encore jouer avec moi ? Sache que ma beauté, comme tu dis, n’est pas ma seule arme pour te déconcerter. Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarque avec moi, Nathan.
-               - C’est ça que j’aime. Je ne sais pas ce qu’il va se passer demain, ni même dans une heure. Alors non je ne sais pas dans quoi je m’embarque avec toi mais j’y fonce les yeux fermés et de mon pleins gré, Lola.

Il déposa alors un baiser sur mon front auquel j’ai répondu par un câlin. Je me suis ensuite allongée sur son épaule sur laquelle je manquais de peu de me rendormir tellement j’étais bien.

-               - Tu vois, tu n’es pas si nulle pour dévoiler tes sentiments.
-               - Tais-toi ! Riais-je
-               - Je t’aime Nathan… Chuchotais-je
-               - Je t’aime Lola. Répondit-il dans un petit rire


dimanche 8 juin 2014

✿ Chapitre 11 ✿

-               - J’ai un cadeau pour toi. Je te l’offrirai quand on sera à l’appart.
-               - D’accord.

Voici les seuls mots prononcés durant le trajet qui était resté silencieux dans son intégralité à l’exception des bruits de la ville. Nous étions surement trop occupés l’un et l’autre à repenser aux derniers évènements et à imaginer comme nous pourrions engagé le deuxième round, l’un et l’autre. Je me demande ce que pouvait bien être son cadeau,  à vrai dire, j’ai presque peur de le savoir. Dans la situation actuelle, j’ai peur de savoir ce qu’il me réserve, sur quoi je vais tomber. Nous sommes maintenant devant la porte et j’entre d’un pas hésitant.

-               - Attends-moi là, j’arrive. Dit-il
-               - Hm hm…

Je m’asseyais dans le canapé et imaginais ce qu’il allait me ramener. Mes idées devinrent plus joyeuses au sujet de ce mystérieux cadeau et l’excitation s’emparait de moi.  Je le voyais sortir de la chambre avec sa petite valise entre les mains.

-               - Surtout, tu ne secoue pas, d’accord ? Me dit-il
-               - D’a-D’accord…

Qu’est ce que ça pourrait-être ? Je ne sais pas. Je l’ouvre doucement et comprends alors l’utilité des trous. Je l’ouvre et je tombe instantanément amoureuse. Je l’ouvre et je fond pour le petit bout’chou qui dormait sur un petit coussin rouge.

-               - Nooooon t’es fou ! M’écriais-je
-               - Eh, je te l’avais promis. Répondit-il avec un clin d’œil
-               - Mais tu voulais voyager avant…
-               - Et on est où là ?
-               - On est… en Espagne ?
-               - Exactement. Et puis, on se débrouillera pour qu’il vienne avec nous !

J’étais si heureuse… Un chiot. Il m’avait offert un chiot ! Je n’y croyais pas et me pinçais à plusieurs reprises juste pour être sure que je ne rêvais pas. Un bébé golden retriever noir… Cliché ? Je m’en fichais sur le moment, je l’aimais déjà tellement. Je l’aurais bien appelé chou mais Nathan m’appelle déjà comme ça. Tchoupi c’est mignon non ? Oui bon je sais pas, on verra avec  lui. J’étais restée bloquée, un sourire béat plaqué sur le visage, durant quelques minutes et me jetais maintenant sur le chiot pour le serrer dans mes bras et lui faire un tas de bisous.

-               - Et moi alors ? Me demanda-t-il l’air déçu
-               - Comment ça ?
-               - Il vient d’arriver et il a droit à plus de bisous que moi ! Dit-il avec des yeux de chien battu
-               - Oooooh !

Ces yeux ne faisaient pas le poids face à ceux du chiot mais je le reposais sur son coussin et me jetais sur Nathan pour le remercier et l’embrasser sans plus me détacher de sa bouche. Je le serrais dans me bras et lui s’asseyais sur le canapé, j’étais donc à cheval sur ses genoux. Il profitait de la hauteur de sa bouche par rapport à mon cou pour y déposer quelques tendres bisous. Je n’en pouvais plus en l’espace d’un quart d’heure, je fondais deux fois pour deux personnes différentes. Enfin, si on peut considérer notre chiot comme une personne… Je prenais la tête de Nathan entre mes mains, le stoppant dans son élan.

-               - Eh… Comment tu veux l’appeler ? Lui demandais-je
-               - Je sais pas…
-               - Moi non plus… J’ai pensé à quelques noms mais ils sont vraiment gnangnan.
-               - On a qu’à noter toutes nos idées et on verra à la fin !

J’adorais cette idée. J’ai donc attrapé un carnet dans mon sac et un stylo qui traînait sur la table basse. Les idées fusaient et la liste fut longue. On a finalement éliminé un à un les noms pour hésiter entre « Smoky » et « Shadow ». On décidera plus tard, j’imagine… Nous allions nous coucher, tous les trois dans le lit. Cet amour de chiot avait l’air de se plaire ici, enfoui dans la couverture. Moi et Nathan passions quelques minutes à le regarder, le caresser et discuter. Nous nous mettions d’accord pour sortir le lendemain pour aller acheter tout ce qu’il faudrait au petit nouveau. Je m’endormais dans ses bras, le chiot devant moi et Nathan jouant avec mes cheveux.

-               - C’est mignon ça non ?

Nathan me montrait un collier fin en cuir marron avec une petite patte de chien dorée à faire graver.

-               - Oui, j’adore ! Par contre les poufs ne me plaisent vraiment pas…
-               - Oui mais une niche prendrait trop de place.
-               - Je sais, mais j’ai eu une idée tout à l’heure. On pourrait peut-être acheter une jolie valise avec des trous et mettre un petit coussin au fond ? En souvenir du moment où tu me l’as offert et pour pourvoir voyager plus facilement.
-               - C’est une super idée, on ira en acheter une tout à l’heure.


Nous ressortions du premier magasin avec un coussin molletonné beige, un collier gravé à l’adresse de Nathan et son numéro, deux gamelles en métal argenté. Dans le second magasin nous avons acheté une jolie valise en cuir marron, à l’ancienne. 

mercredi 4 juin 2014

✿ Chapitre 10 ✿

-               - Tu vois, je t’avais dit qu’on voyagerait tous les deux. Me dit-il le sourire aux lèvres
-               - Ouiiiiii !

J’étais si heureuse de passer tout ce temps avec lui, juste tous les deux, loin du stresse et des contraintes du quotidien. Nous allions pouvoir nous relaxer. Je ne pu m’empêcher de laisser échapper un petit rire à la vue du nombre de sacs qu’il avait pris pour seulement une semaine. Une valise et un sac de voyage, d’accord mais là, il avait deux valises ! Une grande et une petite trouée. Cette seconde valise attisait ma curiosité, Nathan n’était pas le genre de personnes à garder des affaires trouées, déchirées, à part pour le style de temps en temps. L’aéroport n’était pas très loin de l’appartement, nous aurions donc le temps de rentrer pour déposer ses affaires et ressortir après. On a donc pris le bus et à peine arrivés, il laissa tomber ses affaires et fila sous la douche. J’ai décidé de monter ses sacs en attendant et les posais sur le lit avant de commencer à les ouvrir.

-               - Non ! Touche pas ! S’écria-t-il

Je ne l’avais pas entendu arriver et avais sursauté. Le ton qu’il avait employé me fit peur, je m’éloignais brusquement de la valise la refermant d’un seul coup.

-               - Qu’est ce qu’il y a ?!
-               - Ah non en fait ça va, ton cadeau est dans l’autre valise. Me dit-il soudainement redevenu calme
-               - Mais t’es complètement fou ! Tu m’as fait peur !
-               - Oh mais fallait pas flipper comme ça, c’était rien… Me rassura-t-il
-               - Oui bah il fallait pas me dire ça comme ça aussi… Murmurais-je
-               - Pardon ?
-               - Non rien… Dis-je le sourire aux lèvres, sachant qu’il détestait qu’on lui fasse ça
-               - Alors toi… !

Il m’attrapa et nous commencions à nous battre, gentiment mais tous les deux déterminés à gagner. Nous finissions sur le lit, l’un sur l’autre et je jouais alors ma dernière carte pour gagner ; je m’asseyais sur son ventre, bloquais ses bras avec mes genoux et me penchais pour l’embrasser. Je continuais en ouvrant les deux premiers boutons de ma chemise jusqu’à le sentir baisser sa garde. Il relâchait à peine la pression dans ses bras quand je me relevais, criant que j’avais gagné.

-               - Mais… c’est pas juste, c’est de la triche ça madame. Et puis t’as pas le droit de me laisser comme ça, je suis pas d’accord. Grogna-t-il l’air déçu
-               - Non, c’est une technique totalement réfléchie. Répondis-je sûre de moi
-               - J’aurais ma revanche. Lança-t-il, son expression étant tout à coup devenue malicieuse

Il préparait quelque chose, c’était sur. Mais je préférais faire comme si de rien était pour voir de quoi il était capable. Il regardait furtivement sa montre avant de m’attraper par le bras ainsi qu’une paire de ballerines. Je ne comprenais ce qui lui valait cette précipitation subite. Je regardais l’heure à mon tour et comprenais aussitôt, il était 20h05 et nous avions réservé une table pour 20h15. Nous nous pressions dans les rues, espérant ne pas nous perdre comme nous avions l’habitude de le faire… On ne peut pas dire que notre sens de l’orientation était hors-paire, ça c’est sur. Nous arrivions finalement avec 10 minutes de retard, essoufflés. Le serveur riant de notre apparence et devinant que nous avions eu un léger contretemps, nous amena à notre table avec une bouteille d’eau sans même nous demander notre avis. Nous commandions, riions et faisions du bruit. La table voisine vous dirait même « trop de bruit ». La soirée s’était parfaitement passée et après avoir englouti mon macaron géant chocolat framboise (disons que je m’étais autorisé un léger craquage), je m’éclipsais pour faire un tour aux toilettes. Nathan paya l’addition tel un vrai gentleman et m’attendis gentiment à la table. J’allais donc aux toilettes et sorti dans le but de me refaire une beauté seulement quand j’ouvris la porte, j’eu la surprise de tomber nez à nez avec Nathan, un sourire en coin. Je n’eu même pas le temps de comprendre ce qu’il se passait qu’il était déjà entrain de m’embrasser fougueusement. Sa bouche glissait alors dans mon cou pour y déposer quelques petits baisers. Sa respiration dans ma nuque et ses lèvres chaudes posées sur ma peau étaient des plus agréables. Ma respiration s’accélérait et je commençais à avoir chaud, là, calée entre son torse et la porte des toilettes, Nathan m’enveloppant dans ses bras. Il me pressait contre lui et je pouvais sentir la chaleur de son corps qui n’avait pas l’air indifférent à la situation, lui non plus.

-               - Je t’avais dit que j’aurai ma vengeance… Dit-il, accompagnant ses propos d’un léger rire
-               - Mais… je… tu… nooooon.


Il n’avait pas le droit de faire ça. Pas maintenant. Il n’avait pas le droit de me laisser comme ça. Pas dans cet état. Je le regardais sortir des toilettes sans  même se retourner, fier de lui. Je me regardais dans le miroir et il me fallut quelques minutes pour avoir de nouveau les idées claires. Ce qui venait de se passer était… Non, il n’y avait pas de mot pour décrire les 10 précédentes minutes.  Pas de mot pour décrire ces 10 longues minutes qui me parurent si courtes et si brèves. L’espace d’un instant, je ne faisais plus partie de ce monde. J’étais loin, très loin. Mais tout cela était finit, Nathan ayant décidé d’y mettre fin. C’est décidé, la guerre est déclarée. Enfin « la guerre » ne parait pas être le mot adapté… La bataille ? Quelque chose comme ça. Le score était pour l’instant de 1 – 1 et je ne comptais pas me laisser faire.