jeudi 29 mai 2014

✿ Chapitre 9 ✿

De belles journées et semaines passèrent, notre couple fonctionnait parfaitement. Dans une semaine, nous passions nos examens finaux et en tant que grande stressée, je n’en pouvais plus. J’étais bonne en français et Nathan en maths, c’est pour ça que nous avons décidé de nous entre-aider. Nous ne venions plus en avance pour dormir un peu plus et pouvoir nous coucher un peu plus tard. Ainsi, je passais mes après-midi, soirées et nuits chez lui pour travailler. Lui avait une grande maitrise de son stress et essayait de me la transmettre en me faisant travailler ma respiration et en me rassurant. Cela ne m’aidait que très peu mais je lui disais le contraire pour lui faire plaisir, je voyais bien qu’il était fier de lui quand je le lui disais. Le jour venu, je faisais une crise comme j’ai l’habitude d’en faire. Je débordais d’énergie et me sentais fatiguée en même temps, je riais aux éclats puis avais les larmes aux yeux.

-               - Calme-toi Lola, tu vas assurer comme d’habitude ! Me rassurait Emilie
-               - T’en fais pas, ça va bien se passer. Ajoutait Charlie
-               - T’es la meilleure mon amour, tu vas tout gérer ! Me dit Nathan en ajoutant un bisou sur mon front

N’y avait-il que moi qui stressais ? Mes amis n’en avaient pas l’air, peut-être ne faisaient-ils ça que pour me faire aller mieux… En tous cas, ça marchait et je me sentais plus relaxée.
La journée finie, et mes dernières copies remplies, je rejoignais mes amis pour manger un donut et boire un café en terrasse. Je voyais bien au regard de Nathan qu’il n’était pas heureux que je parte dès le lendemain et les filles non plus n’avaient pas l’air très heureuses en l’apprenant. Je partais en Espagne dans un petit appart loué par mes parents pour que je travaille mon espagnol et que je voyage un peu. Je tenais à passer un peu de temps seule mais promettais à mes amis de leur accorder à chacun une semaine de mes vacances.
Je partais en avion le lendemain, Nathan avait tenu à attendre avec moi à l’aéroport bien que nous n’aurions que 2 semaines à attendre avant de nous revoir, les filles partant avec moi pour les deux premières semaines de mon séjour. A peine arrivée dans l’appartement, nous étions déjà en train de courir partout en poussant des cris de joie. Nous passions une longue nuit de sommeil pour pouvoir passer notre journée du lendemain sur les plages et en notre soirée en boîte de nuit pour nous amuser un peu. Les 2 semaines passèrent très vite, nous étions maintenant toutes bronzées et nous avions dépensé la majeure partie de notre argent dans deux nombreuses boutiques.

-               - Vous avez tout, rien oublié ? Leur demandais-je
-               - J’espère que non ! S’exclama Emilie
-               - De toute façon, rien n’est perdu, tu pourras toujours nous le ramener… Dit Charlie
-               - Oui enfin, pas sur que j’ai encore la place dans ma valise après tout ce que j’ai acheté ! Rigolais-je


Je les regardais s’éloigner et m’installa face aux grandes baies vitrées. Je voyais leur avion décoller et attendait dans ce même hall, devant ces mêmes fenêtres, de voir atterrir l’avion de Nathan. Cela faisait longtemps que je n’avais pas dessiné, manque d’idées et de temps, et l’envie me revint soudainement, à la vue des ses familles qui se retrouvaient, de celles qui se séparaient, de ces petites filles avec des étoiles plein les yeux à la vue de leur papa qui rentraient de voyage… Je ne vis pas le temps passer et j’étais plongée dans mes dessins lorsque j’entendis une annonce « Votre attention s’il vous plait, le vol en provenance de Bordeaux atterrira avec quelques minutes de retard. ». Je me tournais alors vers les affichages, Nathan arriverait dans 15 minutes. Je rangeais toutes mes affaires, il est vrai que je m’étais pas mal étalée, occupant les sièges à proximité ainsi que le sol autour de moi. Je me dirigeais ensuite vers les arrivées et voyais Nathan arrivé et accélérer le pas pour venir me serrer dans ses bras. Nous allions passer une belle semaine tous les deux…

samedi 24 mai 2014

✿ Chapitre 8 ✿

Il me prit dans ses bras et s’excusa dans un chuchotement au creux de mon oreille. Je me laissais tomber dans ses bras, je m’abandonnais à lui dans cette étreinte dont j’avais tant envie… Je pleurais à chaudes larmes et lui me serrait de plus en plus fort. J’étais tellement bien que j’en oubliais presque la raison pour laquelle nous en étions là. Ses câlins m’avaient manqués. Ses yeux bleus aussi. Il avait les yeux vitreux et ça les faisait briller. Il avait la main dans mes cheveux qu’il caressait doucement. Il était si rassurant… Il essaya de m’embrasser mais je me reculais.

-             - Non, tu ne m’auras pas une deuxième fois Nathan… Me prend pas pour une conne.
-             - Je te prends pas pour une conne Lola…
-             - Alors tu fais quoi, hein ? Qu’est ce que tu me fais là Nathan ?
-             - Je… Je sais pas. Je suis perdu. Samedi dernier, quand on s’est embrassés, j’en mourais d’envie.   - Il n’y avait que toi et moi, allongés dans l’herbe et tout le reste n’existait plus.
-             - Je te comprends vraiment pas.
-             - C’est juste que, c’est la première fois que je ressens ça pour une fille. J’ai peur que ça devienne sérieux… enfin, qu’on sorte réellement ensemble quoi. Je ne suis sortie qu’avec deux filles, une en primaire et une en 3ème mais ça s’est mal fini. Je ne voulais pas te parler et t’éviter parce que je ne voulais pas assumer, parce que j’ai peur. J’ai peur de te faire mal. J’ai peur que ça finisse mal et qu’on en souffre tous les deux.
-             - … c’est vrai ?
-             - Oui Lola, la vérité c’est que je tiens vraiment beaucoup à toi et que ça ne m’est jamais arrivé. Je sais pas comment faire, les couples n’ont jamais été mon fort et les déclarations d’amour non plus. En plus, je savais pas si on était vraiment en couple, j’avais peur que tu me dise que « c’était juste comme ça »…
-             - Tu sais bien que non Nathan… Moi aussi j’ai peur. Mais si on n’essaye pas, on le regrettera… non ?
-             - C’est juste. Essayons dans ce cas.

Il me reprit dans ses bras et réessaya de m’embrasser. Cette fois-ci, je me laissais faire avec plaisir et l’embrassais tendrement. J’étais heureuse que tout ce soit arrangé. J’étais heureuse de le prendre à nouveau dans mes bras et de l’embrasser en sachant que tout se passerait bien.

-             - Tu sais Lola, si un jour tu en as marre d’être chez toi… N’hésite pas à venir passer quelques nuits dans mon appart. Je me sens un peu seul…
-             - Super ! Je dois filer trésor, on se voit plus tard. Je lui fis un câlin et il me fit un petit bisou sur le front

Je passais le cours suivant au fond de la classe à raconter à Emilie et Charlie. Je souriais béatement durant toute la journée et avais hâte de profiter de l’invitation de Nathan dont j’avais fait part aux filles. Elles étaient toutes les deux aussi enthousiastes que moi. Je dois avouer que le sourire de Charlie me rassurait par rapport aux propos qu’elle avait tenus lors de la soirée que j’avais passé chez elles.
Il faisait excessivement  chaud depuis quelques jours, toute la journée j’avais regretté le choix de ma tenue. Je m’empressais de changer de tenue le soir venu. Je prenais une douche fraîche et me mettais au boulot, j’avais un oral dans deux jours. Je dînais avec ma famille, mes parents remarquais mon sourire niais et ne purent s’empêcher de me poser quelques questions auxquelles je répondais volontiers, ce qui les étonnait. Je restais cependant silencieuse à propos de Nathan.
La nuit à peine tombée, le tonnerre se faisait bruyant dehors. J’avais peur, je détestais ça. Je repensais à la proposition de Nathan faite un peu plus tôt… Je n’allais pas dormir si le tonnerre continuait de gronder comme ça alors autant aller chez lui, j’y serai peut-être mieux. Ayant fait l’impasse sur la mention de mon nouveau copain plus tôt dans la soirée, je disais à mes parents que je devais aller chez Emilie et Charlie en toute urgence. Ils acceptèrent mais m’assuraient que ni l’un, ni l’autre ne m’y emmènerait. J’étais satisfaite, fourrais quelques affaires dans un sac et partais en bus. Arrivée en bas de l’immeuble de Nathan, je décidais de sonner et d’imiter une voix marrant en lui faisant croire que j’étais le marchand de pizza. Il m’ouvrit la porte du hall et quand je sonnais à la porte de son appart, il fut surpris de me voir.

-             - Je me disais bien que j’avais pas commandé de pizza… Dit-il, l’air déçu
-             - Si c’est ça que tu veux, j’en commande une pour toi et je rentre chez moi. Répondis-je, prête à faire demi-tour

Il me retint et m’embrassa.

-             - Mais non, je te taquine, je te veux toi bien plus qu’une pizza…
-             - Tu serais pas en train de faire des allusions bizarres ? Dis-je avec un sourire en coin
-             - Non… enfin si, c’en est une mais si ce genre de blague de dérange, je retire ce que j’ai dit.
-             - Absolument pas, le tout est que tu ne me viole pas dès que j’aurai passé le pas de la porte ! Dis-je en riant
-             - Ne t’en fais pas haha. Qu’est ce qui me vaut ta visite ?
-             - Tu promets de ne pas te moquer de moi ?
-             - C’est promis. Il disait ça mais il riait d’avance et je le voyais bien
-             - J’ai peur de l’orage et j’arrivais pas à dormir alors je me suis dit que je pourrais venir ici…           - Mais si ça te dérange, je vais chez Emilie et Charlie, y a pas de problème hein.
-             - Non non, reste ! T’es trop mignonne, on dirait une petite fille… Dit-il en me faisant un câlin


Nous passions la soirée installés devant un film l’un contre l’autre dans son canapé, l’orage s’était calmé. Nous décidions de ne pas nous coucher tard, ayant cours le lendemain et nous couchions juste après le film. Il me proposa de dormir avec lui ou dans la chambre d’ami. Son appart était vraiment grand, j’imagine que ses parents devaient le payer pour lui… Je me glissais dans son lit où il me rejoignit après avoir éteint la lumière. Il me serrait dans ses bras, l’orage avait repris. A chaque coup de tonnerre, je sursautais et lui me serrait un peu plus fort. Je finis par m’endormir là, au creux de ses bras. J’avais chaud mais passais au-dessus, je n’allais pas gâcher un moment comme celui-là juste pour cette raison. Je passais une très bonne nuit, dans son lit, avec lui à mes côtés, sa respiration dans mon cou.

mercredi 21 mai 2014

✿ Chapitre 7 ✿

Lundi, Nathan n’est pas en avance. Je vais lire en attendant. J’ouvre mon livre et au bout de quelques pages, je m’arrête. Je repensais à la soirée que nous avions passée ensemble il n’y a que deux jours… Il ne m’avait pas parlé hier et je n’osais pas lui envoyer de message, de peur de l’embêter ou de le déranger… Ce n’est pas son habitude de faire le mort. Et quand bien même ça le serait, il n’aurait pas fait le mort après ce qu’il s’était passé ! Même le dernier des idiots ne l’aurait pas fait ! Je m’emballe peut-être, il devait avoir passé la journée dehors ou à bosser, quelque chose comme ça… Je rebaisse la tête sur mon livre, je n’ai lu que 3 pages en 20 minutes, Nathan occupait toute la place dans ma tête. Ca ne m’est jamais arrivé, jamais un garçon ne m’avait tant plu… C’est dingue, j’ai l’impression de dépendre de lui. J’adore cette sensation et en même temps je la déteste, je n’avais jamais été une fille « comme ça ». Pas le genre de filles qui s’attachent trop vite, qui n’ont plus d’yeux que pour un garçon, qui se laisserait mener en bateau sans même y faire attention. Nathan est un mec bien, je sais au moins qu’il ne me fera pas de mal et qu’il ne jouera pas de ça. Je me lève, c’est l’heure de rentrer en cours.
Je suis dans la salle, assise seule à une table. Je lui garde une place à côté de moi. Je dessine sur des petits bouts de papier en attendant, je joue avec mes stylos, mais je suis incapable de me concentrer sur le cours. Ce n’est pas normal, Nathan est rarement malade et encore plus rarement en retard… Ca m’inquiète. Il arrive finalement, il a 25 minutes de retard. Je lui fais un signe de la main auquel il répond brièvement puis il se dirige vers le prof qui le sermonne pendant quelques courtes minutes. Je pousse mon sac de la deuxième chaise pour qu’il puisse s’y assoir mais je le vois partir dans la direction inverse pour s’assoir seul. Je ne comprends pas. La façon dont il m’avait ignorée la veille n’avait peut-être rien d’anodin… J’ai attendu tout le cours, qu’il se retourne vers moi pour pouvoir lui demander ce qu’il se passait, en vain. Il ne se retourna à aucun moment, préférant gribouiller sur son cahier. A l’heure de la pause, j’ai voulu lui parler mais je n’ai pas pu, il s’est en allé trop vite, je n’ai pas pu le suivre. J’ai donc décidé de retrouver Emilie et Charlie pour passer mes 30 minutes avec elles et pour essayer de trouver des explications. Elles ne savaient quoi me dire, la situation était vraiment étrange. Je ne comprenais rien à rien, deux jours plus tôt, il me parlait de projet d’avenir avec moi et maintenant, il m’évitait. Je décidais de provoquer le dialogue en m’asseyant à côté de lui à la cantine. Il a englouti son repas en quelques minutes et notre discussion n’a pas dépassé le stade du « Salut ça va ? Oui et toi ? Oui. Ok. », lui étant déterminé à ne pas me parler et moi n’ayant pas envie de passer pour une conne. C’est ça en fait, il me prend pour une conne. Il joue avec mes sentiments. Moi qui croyais qu’il en avait… Non c’est pas possible, Nathan n’est pas comme ça. Nathan ne me ferait pas ça. Pas lui. Pas à moi. Pas après ce qu’il a fait et dit.
Il a passé le reste de la journée seul et n’est pas venu me voir une seule fois. Seul quelques regards furtifs m’étaient accordés. Je décidais de passer au-dessus, pensant qu’il avait mal dormi ou qu’il était de mauvaise humeur…
Je démarrais la journée du lendemain la tête remplie de questions. Son comportement me troublait réellement… Vous savez quoi ? Il m’a fait le même coup. Il ne m’a pas parlé de la journée. J’ai passé la journée avec les filles pour penser à autre chose mais non, impossible. C’était trop dur. Il n’avait pas l’air énervé contre moi, et puis je ne voyais pas pourquoi il le serait. C’est à n’y rien comprendre.
Il m’a refait le même coup, le lendemain et le jour d’après encore et il a continué comme ça jusqu’à la fin de la semaine. Il ne m’avait pas appelée ni envoyé de message de tout le weekend. Je n’en pouvais plus. J’ai passé ces deux longues journées à essayer de penser à autre chose, j’ai essayé de m’occuper mais je n’ai pas réussi. J’ai voulu dessiner mais quand j’ai cherché des idées sur mes sites préférés, je n’ai fait que tomber sur des photos de couples. Emilie m’a proposé qu’on se voit mais j’ai refusé, des « raisons de familles » j’ai précisé. C’était totalement faux, j’allais simplement craquer. J’ai craqué. J’ai déchiré mes feuilles, casser 3 de mes crayons et déchiqueté les quelques fleurs que j’avais gardé du jardin dans lequel nous avions passé la soirée. J’ai fini par m’allonger dans mon lit, j’ai crié dans mon coussin puis je me suis endormie. Il était 19h, je n’avais pas mangé, j’étais toute habillée, je n’avais pas bossé. La journée du lendemain s’annonçait mal. Je me suis réveillée en plein milieu de la nuit car j’angoissais du lendemain, je ne savais pas comment j’allais réagir s’il ne me parlait toujours pas. Je risquais de mal le vivre, ça j’en étais sure. J’ai réveillé Emilie en pleins milieu de la nuit pour lui en parler pendant 2 heures, je n’avais plus envie de dormir ni de manger. J’étais vraiment mal. Quelques heures plus tard, je devais me préparer. Je n’avais aucune envie de faire un quelconque effort. Je me suis donc contentée d’enfiler un legging, un gros pull et des baskets. Avec ça, j’ai tout juste mis du déo et du mascara et j’étais partie. Sans manger, je n’avais pas faim et sans me doucher, j’avais pris un bain au beau milieu de la nuit. J’arrivais en cours en retard, fatiguée, des cernes sous les yeux, muette. Je le voyais assis seul et préférais me mettre au fond de la classe. Plus tard, je le croisais dans un couloir, nous étions seuls. Je lui ai dit bonjour, il ne m’a pas répondu. J’ai craqué, une nouvelle fois.

-             - On dit bonjour quand on est poli. Dis-je sèchement
-             - Je dis bonjour si j’en ai envie.

Je savais que je n’aurai pas du, s’il y a bien une chose qu’il n’aimait pas, c’est qu’on lui donne des ordres. Mais tant pis, au point où j’en étais, j’étais heureuse d'avoir au moins obtenu une réponse.

-             - Comment ça si t’en as envie ? Donc tu n’en as pas envie ? Tu veux dire, comme la semaine dernière ? Je commençais à hausser le ton
-             - Tu sais très bien que je n’aime pas qu’on me donne des ordres et je parle à qui je veux, quand je le veux. Il restait calme et ça avait le don de m’énerver encore plus
-             - Et tu ne fais jamais d’exception ? Pas même pour la fille que tu as embrassée et avec qui tu as passé la nuit il n’y a qu’une semaine ?!
-             - D’accord. Bonjour alors. Me dit-il sans plus d’enthousiasme
-             - Mais tu te rends compte ou pas ? Tu te rends compte de ce que tu me fais ? T’as pas le droit de m’embrasser et de ne plus me parler après, t’as pas le droit de jouer avec moi comme ça !
-          Il restait là, immobile sans qu’un mot ne s’échappe de sa bouche
-             - Et tu n’as rien à dire ? Non tu as raison, tu en as déjà bien assez dit comme ça. Tu sais, le soir où tu as dormi chez moi ? Le soir où tu m’as fait les promesses que j’ai toujours rêvé d’entendre.   Toutes tes belles paroles, c’était des paroles en l’air en fait ? Tu n’en pensais pas un traitre mot ! Tu t’en foutais de moi, depuis le début. Tu m’as vue perdue, tu t’es dit que je serai une fille facile, je m’accrocherai vite et que tu pourrais me mener en bateau facilement ? Je parlais maintenant fort, la voix remplie de colère
-             - Je…

-             - Mais putain t’as rien à dire ?! Tu vois pas que tu me fais mal ?! C’est à cause de toi que je suis dans cet état ! C’est à cause de toi que je dors plus ! C’est à cause de toi que je mange plus ! J’en ai marre Nathan. J’en ai marre… Je criais, les larmes aux yeux

samedi 17 mai 2014

✿ Chapitre 6 ✿

Ok Lola, on respire fort. On va trouver une solution. J’en parlerai avec les filles ce midi. La matinée était longue une fois de plus. Je les observais, et lui et la jolie blonde qui l’accompagnait, assis à côté et rigolant comme nous le faisions il y a si peu de temps… J’étais jalouse. Oui extrêmement jalouse, aussi jalouse qu’une fille l’aurait été en voyant son copain avec une autre. Je tiens à lui, vraiment.
Je rejoignais les filles à notre table à la cafétéria, la nourriture était à peu près mangeable. De toutes façons, je n’avais pas envie de manger, je n’avais pas faim.

-             - Eh au fait ! Max m’a dit qu’il y avait une fête ce weekend, tous les premières et secondes années sont invités. Vous allez venir avec moi, hein ? Proposa Charlie
-             - Non, je ne suis pas sure d’avoir envie de sortir… Dis-je d’un ton qui en disait long sur mes émotions actuelles
-             - C’est à cause de la blonde qui parle avec Nathan, hein ?
-             - Oui. Répondis-je maintenant d’un ton sec
-             - Mais tu ne pense pas que ça serait une bonne occasion pour parler à Nathan ? Enfin parler, c’est à toi de voir mais au moins essayer de le récupérer ! La blonde n’a pas l’air futée, elle ne te verra pas venir, crois moi. Elle fait pas le poids à côté de toi, l’histoire va vite être réglée ! S’enthousiasmait Emilie
-             - Tu penses ? J’ai acheté une nouvelle robe hier, je pourrais peut-être la porter… Oui, il y a moyen de passer une bonne soirée. Cette blondasse ne va pas comprendre ce qui lui arrive et Nathan va tourner de l’œil en me voyant arriver.
-             - C’est ça ! C’est cette mentalité qu’on veut ! Répondit Emilie un large sourire plaqué sur le visage

Charlie n’avait pas lâché un mot, de quoi s’inquiéter après la dernière soirée… Mais bon, je n’ai pas le temps de m’attarder là-dessus. Ce qui m’intéresse, c’est Nathan. Mon objectif, c’est Nathan. Ma cible, c’est Nathan.
Je passais le reste de la semaine à imaginer de nombreux scénarios pour cette soirée qui était maintenant très proche.  Plus qu’un jour. Plus qu’un jour pour me préparer mentalement. Cette nuit là, je me couchais tôt pour ne pas avoir de cernes le lendemain mais c’était raté, j’avais mis trop de temps à m’endormir.  Je me réveillais, j’étais déjà stressée. Aujourd’hui, je mets le paquet ! Je mange  bien, pas de gras ni de trop grandes quantités. Autant dire que je vais essentiellement me nourrir de pommes, ça me parait être une bonne idée. J’étais si fatiguée que j’ai dormi jusqu’à midi. Je déjeune donc et fonce prendre un bon bain moussant, dans 2 heures les filles me rejoignent pour qu’on se prépare ensemble.
Je me plonge dans mon bain, un bonheur. Cette mousse et cette eau chaude qui pour moi représente tant de détente. Détente dont je vais avoir besoin car la soirée s’annonce compliquée à gérer émotionnellement parlant…  Le temps passe vite, la soirée approche et les filles ne vont pas tarder à arriver. Je m’assois sur mon lit en les attendant, je traîne sur internet. Lorsque j’entends la sonnette, je cours à ma porte bousculant mon frère au passage. Ce sont bien Emilie et Charlie avec des sacs énormes remplis d’affaires. Elles saluent mes parents, heureux d’enfin rencontrer ces deux jeunes filles. Nous filons dans ma chambre, recroisant mon frère qui parût apprécier mes invitées. Emilie n’avait pas l’air insensible à son charme non plus je dois dire. Charlie la sortait de sa stupeur, nous n’étions pas la pour ça. Au programme ; lissage de cheveux, maquillage et habillage. Je décidais de porter pour l’occasion ma nouvelle robe, une robe noire un peu moulante. Je l’accompagnais d’une chemise à carreaux large et de superbes talons noirs. Vous savez, le genre de chaussures sur lesquelles on craque puis quand on les a aux pieds, on a qu’une envie c’est de les retirer ? Oui et bien ce soir, je ferai un effort. J’étais satisfaite et les filles époustouflées. J’étais prête à récupérer mon crush.
On arrive à la fête un peu en retard, la plupart des invités sont déjà là et l’ambiance est au rendez-vous. Je pose mon sac dans la chambre transformée en vestiaire pour l’occasion et retournais dans le salon, plus que motivée. A peine arrivée, une fille qui m’est totalement inconnue me tend un verre que j’accepte volontiers. Je ne sais pas ce que c’était mais on peut dire que ça m’a donné du courage ! La soirée passe, les bouteilles se vident et je me retrouve en train de danser à quelques mètres de Nathan. Je croise son regard et décide alors de tenter le tout pour le tout en le rejoignant et en dansant près de lui, poussant presque la blonde pour prendre sa place. Elle semblait ennuyée et Nathan intrigué par la situation.  Je passais alors à la vitesse supérieure pour lui faire comprendre qu’elle avait perdu sa place en me rapprochant encore un peu plus de Nathan, dansant maintenant en collé-serré avec lui. Il avait l’air d’y prendre goût. Alors le dos contre son torse, je me retournai et sans le faire exprès, dans un semblant de baiser volé, nos bouches entrèrent en contact. La blonde nous scrutait mais je m’en foutais, j’étais en train de l’embrasser. Moi Lola, la fille d’ordinaire si timide, était en train d’embrasser le mec qui me plaisait en dansant collé-serré avec lui en robe moulante et talons. Même moi je n’y croyais pas et pourtant c’était vrai. Nos bouches se décolèrent malgré mon envie de ne jamais me détacher de lui et Nathan me pris par le bras pour me faire traverser la foule. Il me traîna au fond du jardin, je ne compris pas tout de suite pourquoi. Arrivé là-bas, il écarta deux buissons qui formèrent alors un passage donnant accès à un second jardin qui avait l’air de n’appartenir à personne. Le ciel était d’un bleu profond, les étoiles brillaient et nous étions là ; tous les deux allongés dans l’herbe fraîche, l’un à côté de l’autre. Les mots ne sortaient pas de ma bouche, de la sienne non plus. Nous étions sans doute aussi gênés l’un que l’autre… Il finit par engager la conversation, à mon plus grand bonheur.

-             - Je suis désolé de ne pas t’avoir parlé pendant tout ce temps… Tu me manquais, j’en mourais d’envie mais je n’osais pas. Pas après que tu m’aie dit que tu ne te souvenais plus de notre soirée, j’étais déçu.
-             - Moi aussi j’avais envie de te parler mais tu semblais m’éviter alors je n’essayais pas malgré l’envie qui me prenait à chaque minute. Et puis après, il y a eu la blonde là. Alors je me suis dit que tu étais passé à autre chose…
-             - La blonde avec qui je suis venu ce soir ? C’est ma cousine, le seul membre de ma famille avec qui je m’entends à peu près. Elle passe une semaine ici dans un hôtel, elle avait envie de voir le sud. Je ne suis pas passé à autre chose Lola, comment voulais-tu… Je n’avais que ça en tête.
-             - D’ailleurs, maintenant qu’on se reparle, je peux avoir des explications ? Parce que je sais toujours pas ce qui s’est passé ce soir là…
-             - Ah bon ? En même temps c’est logique, tu n’allais pas retrouver soudainement la mémoire en croquant dans une pomme… Ce soir là Lola, tu m’as embrassé. Tu me plaisais, tu m’as embrassé et le lendemain tu m’as dit que tu ne te rappelais plus de rien.
-             - Oh Nathan je suis désolée… Mais pourquoi tu ne m’en as pas simplement parlé ?
-             - Disons que je me voyais mal te dire « Youhouu, tu te rappelle pas ? C’était chaud chaud tous les deux hier soir ! » Dit-il le sourire aux lèvres
-             - Oui, je comprends. Dis-je en riant

Nous passions le reste de la soirée allongés dans l’herbe, il me faisait écouter sa musique et moi la mienne. Nous nous embrassions et nous faisions des câlins. J’étais aux anges… Nous finîmes par rentrer chez lui.

-             - Merde ! Lâcha-t-il la main dans son sac, j’ai oublié mes clés…
-             - Aïe… On peut peut-être dormir chez moi mais si tu te fais agresser par mes parents demain matin, ça ne sera pas ma faute !
-             - Si c’est le risque à prendre pour dormir avec toi, alors je le prends.

J’étais satisfaite, même heureuse. Ma maison n’était pas loin et la moto aurait fait trop de bruit, or il ne valait mieux pas réveiller mes parents. Nous entrions discrètement dans la maison et j’allais chercher à boire et à manger dans ma cuisine avant de monter à l’étage sur la pointe des pieds avec Nathan. A peine la porte de ma chambre fermée, nous rigolions. On a passé une grosse partie de la nuit dans notre cabane sous la couette à manger des gâteaux en buvant du soda. Nous rigolions aux éclats en essayant tant bien que mal de ne réveiller personne.

-             - J’avais une cabane quand j’étais petit. Je l’adorais, c’était comme ma seconde maison…
-             - Ohhh ! J’ai toujours voulu en avoir une…
-             - Ne t’en fais pas, un jour, je t’offrirai mieux qu’une cabane. Je t’offrirai une maison dans laquelle on vivra tous les deux et nos deux enfants.
-             - Seulement deux ? Trois, c’est mieux.
-             - Va pour trois dans ce cas.
-             - Ils auront une cabane ?
-             - Oui, une graaande cabane qu’on aménagera rien que pour eux et leurs amis.
-             - On pourra avoir un chien aussi ?
-             - Oui mais pas tout de suite parce qu’avant de m’installer, je veux voyager avec toi.
-             - Oh oui ! On partira où ?
-             - Où tu veux. Dans n’importe quelle ville de n’importe quel pays, sur n’importe quel continent.         - J’aimerai juste partir en Australie au moins une fois.
-             - Ouiii, on ira où tu veux toi aussi !

J’avais des étoiles plein les yeux, j’étais là sous ma couette, dans ses bras et il me promettait la vie que j’ai toujours rêvé d’avoir…

-             - Nathan ? Demandais-je après un petit blanc
-             - Oui ?
-             - Je crois que je t’apprécie vraiment. Beaucoup. Répondis-je, le rouge me montant aux joues
-             - Moi aussi Lola. Déclara-t-il l’air attendri


On s’embrassait une dernière fois avant de s’endormir l’un dans les bras de l’autre.

mercredi 14 mai 2014

✿ Chapitre 5 ✿

Il y eut un blanc, ou plutôt une tâche. Une tâche sur l’image que je m’étais faite de notre amitié parfaite. Il n’osait pas me regarder. Il n’osait pas me parler. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, tout était parfait jusqu’à cette soirée. Cette soirée qui demeure mystérieuse. Son « Tu… il ne s’est rien passé. » me trotte encore dans la tête… Cela faisait maintenant quelques jours que cela durait, Emilie et Charlie ne savait pas quoi penser. Nous savions toutes les 3 qu’il s’était passé quelque chose lors de cette soirée mais quoi, seul Nathan devait le savoir. Ce soir, on se fait une petite soirée toutes les 3 à l’appart et les filles m’ont promis de me changer les idées ou du moins, d’essayer.
La journée parait longue pourtant il y a quelques semaines, cette même journée passait si vite… avec Nathan. Nathan, Nathan, Nathan… pourquoi, Nathan ? Non Nathan, tu n’as pas le droit de me faire ça. Non Nathan, tu n’as pas le droit de ne plus me parler, de faire comme si je n’existais pas. Non Nathan, tu n’as pas le droit d’occuper toutes mes pensées et de me faire mal comme ça. Non Nathan… Je n’ai pas la tête à rire. Les filles essayent mais n’y arrive pas. Elles ont beau faire les poules debout sur la table de leur salon, le sourire ne me vient pas. Je me sens mal pour elles, je voudrais rire ne serait-ce que pour leur faire plaisir mais je n’y arrive pas.

-             - Bon Emilie, on passe au plan B ? Proposa Charlie

Emilie afficha un grand sourire et hocha la tête de haut en bas. Charlie alla fouiller dans son sac et revint en chantant, une bouteille de vodka à la main.

-             - ON EST PAS FATIGUEES ! Commença Charlie
-             - ON EST PAS FATIGUEES ! Reprit Emilie
-             - ON VA PAS SE COUCHER !
-             - ON VA PAS SE COUCHER !

Bizarrement, le sourire me revint. Le « plan B » me fit rire, c’est tout ce dont j’avais besoin. Je m’installai à côté de la table avec Charlie qui semblait aussi heureuse qu’Emilie de me voir retrouver le sourire. Cette dernière couru vers la cuisine pour chercher des verres à shot, nous allons nous amuser, ça c’est sur. De la vodka, voilà ce dont j’avais besoin ! Je n’y avais pas pensé mais la solution est trouvée. Emilie remplit les verres et nous buvons toutes les 3 en même temps puis nous éclatons de rire. Cette soirée promet d’être intéressante…
Quelques shot ingurgités, la bouteille de vodka vide, nous sommes toutes les trois allongées sur le balcon à regarder les étoiles. Je sens alors Charlie me prendre la main et la serrer. La serrer fort et se retourner vers moi pour me faire un bisou avant de me glisser à l’oreille : « Tu sais Lola, Nathan est con de faire ça. Tu es une fille géniale et s’il ne revient pas parler c’est qu’il ne te mérite pas... Sache que moi, je tiens vraiment à toi. Vraiment. ». Elle finit par se coller à moi, le bras autour de ma taille avant de me souhaiter une bonne nuit et de s’endormir. Je mis quelques minutes à m’endormir, Charlie collée à moi et ses paroles résonnant dans ma tête. Emilie lui avait-elle dit que je pensais être bi ? Avions-nous la même interprétation de ce qu’elle venait de me dire ? Je m’emballe, ce n’était qu’une preuve d’affection amicale. J’imagine. De plus, ce n’est pas le moment de me donner plus de fil à retordre, j’en ai bien assez avec Nathan. Non, non, nooooon. Je n’y avais pas pensé jusqu’ici ! Non, je préfère encore dormir. Je parlerai à Nathan lundi pour tout régler et tout ira bien. Je tournais la tête vers Charlie, lui fis un câlin et m’endormi dans la seconde qui suivait.

Le lundi même, j’étais déterminée à aller voir Nathan pour lui parler. J’arrivais avec une demi-heure d’avance pour avoir le temps. Je passais la grille et là, malheur. C’est qui elle ?! L’autre blonde là. Qu’est ce qu’il fait avec elle ?! Pourquoi ce n’est pas avec moi qu’il parle ?! J’étais énervée. Très énervée. Je les fusillais du regard et ils l’avaient remarqué puisqu’ils me regardaient maintenant tous les deux, l’air de ne pas comprendre. La situation m’énervait tellement que je passai mon chemin, préférant attendre le début des cours seule, quitte à rester dans un coin. J’étais incapable de retenir mes larmes. Je pleurais. Je ne faisais plus que ça, cachée là, assise par terre, seule.

samedi 10 mai 2014

✿ Chapitre 4 ✿

16h, nous sortons de cours. Emilie et Charlie me pressent pour perdre le moins de temps possible sur le trajet. A peine arrivée chez elles, elles me font un récapitulatif.

-             - Alors, on a 2 heures pour te préparer. A 18h15, tu es devant la porte, prête à partir. Compris ? Lança Emilie
-             - Aller GO GO GO, on se bouge ! S’exclama Charlie

Je n’ai même pas eu le temps de caser un mot que j’étais déjà transportée dans la chambre sur ma chaise à roulettes dans un élan d’enthousiasme. Je les voyais s’activer à moitié dans les placards et la tête dans les tiroirs. Elles se montraient des tas de tenues et je n’avais pas mon mot à dire. J’enfilais ce qu’elles me donnaient pour qu’elles puissent enchaîner avec le maquillage et les cheveux. Je sentais des sprays  de partout, les pinceaux me faisaient des guilis. Je voulais rire de la situation mais au moindre mouvement, c’était la mort. Quand elles finirent par m’accorder le droit de me lever de ma chaise, je n’osais pas me regarder dans le miroir. Mes cheveux étaient négligemment tressés sur le côté, je portais de l’eye-liner noir et un mascara qui me faisait des cils parfaits. Je portais un short troué, un t-shirt noir, une chemise trop grande à carreaux dans les tons rouges et des converses portées depuis bien trop longtemps. A ça elles ajoutaient quelques pshit de parfum et me mirent presque à la porte.
J’arrivais au café indiqué par Nathan et le voyais, assis à une table, qui me faisait des signes pour que je vienne. Je m’asseyais en face de lui et lui demandais où était le concert car je ne voyais aucune salle potentielle aux alentours.

-             - Ne t’en fais pas, c’est pas très loin et les portes n’ouvrent que dans 1h30. Tu veux un truc ?
-             - Ah d’accord… Je vais prendre un sprite s’il te plait.

J’étais troublée, est ce qu’il avait fait exprès de me faire venir en avance pour qu’on prenne un café ? Il faut croire que oui… Wow, ça va vite pour moi, je suis pas habituée à ça. Pas du tout.

-             - Ah voilà, nos boissons. On a un peu de temps, on va pouvoir parler un peu. Annonça-t-il, le sourire aux lèvres
-             - Oui, si tu veux. Je peux te poser une question ?
-             - Vas-y mais à une condition. Je veux te poser une question en échange.
-             - D’accord, on fait ça. Est-ce que ta famille te manque ?
-             - Bof, pas vraiment. En fait, j’ai eu pas mal de problèmes avec  les membres de ma famille. En particulier à cause du choix de mes études et de mon avenir. Ils ont toujours espéré que je serai médecin ou avocat mais je n’en ai jamais eu envie. La pression qu’ils me mettaient et les tensions étaient tellement présentes et ridicules que j’ai préféré venir dans le sud et vivre seul, pour être tranquille et prendre ma vie en main…
-             - Oh… Et tu ne te sens jamais seul dans ton appart ?
-             - Pas plus que ça… Bien sur, j’aimerai ne pas être si seul mais je ne savais pas avec qui emménager et l’idée de prendre une colocation avec un inconnu ne m’attirait pas du tout alors je me dis que de toutes façons, c’est moi qui est choisi cette vie. Il fit une petite pause, eh mais ça fait deux questions ! Donc moi aussi, j’ai droit à deux questions mademoiselle.
-             - On va dire que oui. Dis-je, le sourire revenant sur mon visage
-             - Tu n’aimerais pas vivre seule parfois, ou juste partir de chez toi ? Me demanda-t-il en souriant
-             - Si. J’aimerai vraiment. Je n’ai simplement pas les moyens, tu te doute bien que je ne serai plus chez moi sinon…
-             - Mmh… Ma réponse semblait lui faire plaisir, il faut qu’on y aille si on veut être devant !

Il paya rapidement et m’emmena vers un petit parking. Je ne comprenais pas jusqu’au moment où je le vis accélérer le pas pour rejoindre une moto et sortir un casque de son sac à dos pour me le tendre. Je fonds. Il a une moto. Décidemment, il a tout pour déplaire à mon père et tout pour m’avoir à ses pieds… J’évitais de laisser paraître ce sentiment mais je ne suis pas sûre d’avoir réussi puisqu’il ri avant de me demander si j’aimais les motos. Je ne pu m’empêcher de rougir et de lâcher un « Ouiii » qui le fit rire de plus belle. Je montais sur la moto et dès le démarrage, je m’accrochais à lui. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que je me rendis compte que je le serrais presque dans mes bras, ces derniers enroulés autour de sa taille et ma tête enfouie dans sa nuque. Nous arrivons au concert, rentrons dans salle et nous faufilons entre les groupes de personnes pour arriver tout devant. La musique était super, nous dansions tous les deux dans le peu de place que nous avions. Les gens nous regardaient comme si on était fous mais nous nous rigolions bien. A la fin du concert, nous avons décidé de rester pour parler aux amis de Nathan, ils nous ont emmenés dans les coulisses et dans leurs loges où nous finissions la soirée à rire et boire, des bières au début mais pas que.  Je me rappelle avoir entendu un ami de Nathan raconter une blague à laquelle j’ai beaucoup ri puis plus rien. Un trou. Je ne me rappelle plus de la suite.
11h45, je me réveille. Je suis confortablement installée dans un lit double. Je regarde autour de moi, je ne connais pas cette chambre. Je panique un peu, je ne me rappelle pas de la veille et ai légèrement mal à la tête, je vois un petit mot signé Nathan sur la table de chevet, disant qu’il est parti faire une course. Je décide alors de me lever pour m’habiller et me faire belle pour son retour puis je me balade dans l’appart. Il est vraiment chouette cet appart, j’aimerai bien en avoir un comme celui-là un jour mais les moyens me manquent… La porte d’entrée s’ouvre et je vois Nathan, un sachet en papier dans les mains. Il se dirige vers la cuisine et me dit d’attendre dans le canapé du salon, je m’exécute.

-             - C’est bon tu peux venir ! Me dit-il

Je vis sur la petite table de la cuisine un plateau avec dessus un croissant encore chaud de la boulangerie et un café. Ce n’était presque rien mais à mes yeux, ca représentait beaucoup de sa part. Je peux donc ajouter à la liste de ses atouts qu’il est attentionné. Je ne suis pas sure de pouvoir fondre encore plus…

-             - Oh merci, c’est adorable... Dis-je avec un grand sourire
-             - C’est rien, tu dormais tellement bien quand je me suis réveillé que je me suis dit que j’avais le temps et que ça te ferait plaisir après une telle soirée. Il semblait fier de son idée
-             - Dis, ne te moque pas de moi mais justement, hier soir… Il s’est passé quoi ? Le questionnai-je
-             - Tu ne te rappelle plus ? Demanda-t-il l’air déçu
-             - Plus de rien… Répondis-je gênée
-             - Tu… il ne s’est rien passé, tu étais un peu éméchée et je me voyais mal te rendre dans cet état à tes parents. Je t’ai donc ramenée ici et je t’ai laissé mon lit, j’ai dormi dans le canapé. Et j’ai envoyé un message à tes parents de ton portable pour les prévenir que tu ne rentrerais pas dormir chez toi.
-             - Oh merde, je suis désolée, j’ai du t’embêter… T’aurais pu me mettre sur le canapé et garder ton lit tu sais ? Ou même appeler Emilie et Charlie, elles se seraient occupées de moi et tu aurais été tranquille. Vraiment, merci Nathan, t’es un amour.
-             - Oui, un amour. Répéta-t-il avec nonchalance

Je ne cherchais pas plus loin mais notai qu’il avait évité mon regard dès le moment où il dut m’expliquer la soirée d’hier soir. Et ce « Tu… il ne s’est rien passé », c’était quoi hein ? Je demanderai leur avis à Emilie et Charlie tout à l’heure mais je suis presque sure qu’il ne m’a pas tout raconté…
Je décide de rentrer passer le reste de la journée avec ma famille. Mes parents sortaient déçus de leur interrogatoire habituel n’ayant pas pu tirer une quelconque information de ma bouche. Moi, je fonçais dans ma chambre pour prévoir de retrouver les filles le lendemain pour parler de cette histoire… Le rendez-vous était fixé, 15h au parc en face de leur appart. 

mercredi 7 mai 2014

✿ Chapitre 3 ✿

Je me réveille, la première chose que je remarque c’est la lune incroyablement lumineuse. Je regarde autour de moi, je suis chez  Charlie et Emilie. Je suis allongée dans le canapé emmêlée dans mes deux amies. Je ri de la situation puis m’arrête pour penser… Ca faisait longtemps que je n’avais pas ri franchement. Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas réveillée chez quelqu’un, encore moins chez une amie. J’avais le sentiment de m’être fait de vraies amies, j’étais heureuse.
Je pense trop, je n’arrive plus à dormir. Je regarde l’heure, il est 5h, tant pis, je prendrai mon temps. J’essaye de me lever sans trop bouger mes amies, opération qui s’avère compliquée. J’arrive finalement à sortir du canapé et vais me préparer un café et deux tartines. Je mange sur le bar dans la cuisine, face à la fenêtre et, prenant mon temps, je regarde les premiers rayons de soleil se pointer…

-             - Lola ?

Je sursautais en sentant une main froide se poser sur mon épaule dénudée.

-             - Mince, je suis désolée Emilie. J’ai essayé de ne pas faire trop de bruit, je t’ai réveillée ? Répondis-je
-             -  Non non, ne t’en fais pas. J’ai toujours été du matin. J’adore voir le soleil se lever.
-             - Ah, tant mieux. Je vais aller prendre une douche si ça ne te dérange pas.
-             -  Oui bien sur ! Mais dis-moi, hier soir on a même pas parlé de garçon… Tu ne t’en sortiras pas comme ça, je veux tout savoir. Tu as repéré un garçon déjà ? Ouuu une fille hein, je sais pas en fait… T’es peut-être en couple ? S’emballa-t-elle
-              - Haha, j’ai toujours eu du mal avec les garçons, ça serait long à raconter.
-              - Donc tu es lesbienne ?
-              - Non, du moins je ne pense pas. Je t’avoue avoir des doutes sur ma pleine hétérosexualité. En tous cas, je ne suis pas lesbienne mais peut-être bi… Non, je n’en sais rien en fait. Je pense que tout le monde traverse à un moment ou à un autre un moment comme ça où il se pose des questions sur ses préférences…
-             - Oui j’imagine… File prendre ta douche mais ne traîne pas trop, on commence tôt et je ne veux pas être en retard !

C’est ainsi que se finit notre discussion. J’avais échappé de peu aux longues explications sur mes mésaventures amoureuses…
En sortant de ma douche, je descendis les escaliers enroulée dans ma serviette pour chercher mes affaires et croisais Charlie qui se réveillait à peine, presque choquée par ma tenue. Je lui fis un sourire et son visage s’adoucit et m’accorda un « Salut », d’une voix encore endormie.
7h45, il est temps de partir. Nous arrivons en cours, il est 8h15. Je leur souhaite une bonne matinée et nous prévoyons de nous retrouver devant le portail pour le déjeuner, elles veulent me faire découvrir un endroit pas très loin de l’école. Elles s’éclipsent et je m’installe sur un banc, mes cours commençant dans 45 minutes. Je fermais les yeux et me concentrais sur ma musique pour me relaxer. Soudain, des lèvres chaudes posées sur ma joue gauche me sortirent de ma torpeur. J’ouvris les yeux et eu le plaisir de retrouver Nathan en pleine forme, moi qui m’étais inquiétée pour lui. Il m’expliqua qu’il avait du s’absenter pour des raisons familiales, je ne cherchais pas plus loin malgré la forte envie. Je lui parlais de mes nouvelles rencontres et lui promis de les lui présenter, un poil jalouse à la vue de son enthousiasme.

-            -  Au fait Lola, je vais à un concert ce soir. Ca te dirait de venir ? Me proposa-t-il
-            -  Pourquoi pas, c’est quoi comme groupe ?
-            -  Bah… C’est des potes, ils sont pas très connus mais je suis sur que tu vas aimer !
-            - Mais j’ai déjà dormi chez Emilie et Charlie hier, je ne sais pas si mes parents seront d’accord…
-            -  Alleeeer Lola, il faut que tu t’amuse un peu ! Tu vas les convaincre et venir avec moi, et on va bien s ‘amuser, tu verras. Regarde, il te reste un quart d’heure pour les appeler. Je ne bouge pas et t’as pas intérêt à m’annoncer une mauvaise nouvelle.
-            -  Bon d’accord, je vais essayer. Et puis merde, je suis majeure et en plus c’est le weekend demain, je fais ce que je veux !

Je m’éloignais un peu et appelais mes parents. Je du déballer quelques arguments pour les convaincre mais ils finirent par accepter, ma mère étant d’autant plus heureuse que j’y aille avec un garçon. Je revenais, le sourire aux lèvres auquel Nathan répondit par un « Super ! » qui me fit plaisir.
La matinée passa aussi vite que les précédentes et je retrouvai Charlie et Emilie, excitée comme une puce. Le fait que Nathan soit revenu en cours ? Qu’il m’ait proposé d’aller à ce concert ? De retrouver mes amies ? De déjeuner entre filles ? Sûrement un peu de tout.

-             - Bah alors Lola, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu ne tiens pas en place ! S’exclama Charlie
-             -  Je vais bien voilà tout !
-             - Et c’est tout ? Aller bien te met dans cet état là ? S’étonna Emilie, je ne suis pas sure qu’il n’y ait que ça… si ?
-             - Et bien à vrai dire, non. Tu te rappelle ce matin quand tu as survolé le sujet des mecs ? Et bien je pense avoir quelque chose à vous raconter… Répondais-je, enthousiaste
-             - Ah donc vous parlez de ce genre de choses sans moi ? Rappelez-moi de mettre un réveil la prochaine fois ! Rouspéta Charli
-             - Ne t’en fais pas, comme a dit Lola, on a « survolé » le sujet… Assez perdu de temps ! Raconte nouuuus.
-             - Bon en fait, je suis arrivée en avance pour mon premier jour et…
-             - Attends… T’es pas arrivée en retard justement ? Demanda Charlie
-             - Rohh tu vas voir ! Attends la suite. Je disais donc, je suis arrivée en avance et j’ai rencontré un garçon, Nathan. Et on a parlé, beaucoup parlé même puisque c’est la raison pour laquelle je suis arrivée en retard au final… On a pas réussi à trouver notre classe et tout le monde était en cours alors on n’a pas su à qui demander de l’aide. On a donc passé une heure de plus à discuter en attendant le prochain cours. Et hier, il n’est pas venu, c’est pour ça que j’étais un peu inquiète dans la journée… Mais ce matin, il est venu et me rejoint sur le banc sur lequel on parlé en attendant de rentrer. Et sur ce banc, vous ne savez pas ce qu’il m’a proposé… Racontais-je
-             - IL T’A DEMANDEE EN MARIAGE ? S’exclama Charlie choquée
-             - En mariage, nan mais n’importe quoi Charlie ! Ecoute plutôt la suite. Il m’a proposé d’aller à un concert avec lui ce soir ! J’ai tellement hâte ! Mais attendez, j’y pense… Qu’est ce que je vais mettre ? Comment je vais me maquiller ? J’ai rien chez moi, rien du tout ! Et qu’est ce que je vais lui dire moi, hein ? Est-ce que c’est un rendez-vous ? Ca y est je doute de tout, je vais stresser et ça va se voir, génial.
-             - Mais nooooon ! Tu vas passer à l’appart après les cours et on va s’occuper de toi. Tu vas être au top du top, il va craquer ! T’es d’accord Emilie, hein ?

Emilie était restée silencieuse tout au long de mon histoire.

-             - Mmh ? Oui, oui bien sur qu’on va s’occuper de toi ! Je me disais simplement que c’est dingue ce qui t’arrive… Je veux dire, tu es là depuis une semaine et t’as déjà un rendez-vous. Mais ne t’en fais pas pour ça, tu ne risque pas de l’oublier ce rendez-vous !  Affirma Emilie, le sourire jusqu’aux oreilles
-             - Mais attends, il est comment ce Nathan ? Demanda Charlie
-             - Il est… parfait. Juste comme il faut. Il n’est pas baraqué mais il n’est pas maigre, il a des tablettes de chocolat quoi. La peau claire, les cheveux bruns et les yeux bleus. Il fait un peu plus d’une dizaine de centimètres de plus que moi…  Dis-je, presque rêveuse
-             - Je suis peut-être folle mais, tu penses que tu l’aime ? Me demanda Charlie à la vue du sourire niais qui s’était plaqué sur mon visage lorsque j’avais commencé à parlé de Nathan, il y a déjà une bonne demi-heure

La question me sortie de ma rêverie. C’est vrai ça, est ce que je l’aime ? Je n’en sais rien dans le fond. Je pense qu’il est encore trop tôt pour le savoir, non ? Ce n’est peut-être qu’une forte amitié ? Et puis quand bien même je l’aimais… Est-ce que ça serait réciproque ?


-          Bah en fait… je sais pas. Répondis-je, loin d’être sure de moi

samedi 3 mai 2014

✿ Chapitre 2 ✿

Le stresse de la veille par rapport à mon retard me fis me lever naturellement à 8h mais mon merveilleux emploi du temps d’étudiante m’offrait la joie de ne commencer que dans quelques heures, je pouvais donc prendre mon temps sans risquer d’être en retard. Je prévoyais donc de traîner en pyjama pendant une bonne heure et de me préparer un bon petit déjeuner. En remontant dans ma chambre, je commençais à me demander ce que j’allais porter aujourd’hui et la simple vue de ma trousse de maquillage encore sortie de la veille me plongea dans une longue réflexion. Je n’avais jamais vraiment intéressé les garçons, du moins pas plus que ça, pas assez pour qu’ils viennent me parler comme l’avait fait Nathan. Etait-ce lui qui était particulier ou le maquillage et jolis vêtements avaient des vertus magiques ? Je ne savais pas mais je décidais de mettre toutes les chances de mon côté en mettant en jupe et en volant du maquillage à ma mère. Rien de bien extravagant, juste un crayon marron, mais de quoi varier un petit peu.
Je pris mon bus et j’arrivais un peu en avance en espérant voir Nathan mais non, pas de brun mignon à l’horizon. Juste quelques enfants se rendant à l’école avec leurs parents et les premiers étudiants qui entraient par petits groupes. Je me sentais seule sans Nathan. Seule, comme je l’avais toujours été dans mon précédent lycée. Les gens ne venaient que très rarement vers moi et j’avais un don pour les rembarrer sans même le faire exprès… Il parait que je suis « trop froide » et ça doit changer. Cette réputation ne doit pas me suivre partout où je vais et surtout pas ici. Je prend alors mon courage à deux mains et me dirige vers deux filles qui étaient en train discuter devant le portail. J’engage la conversation en leur donnant mon prénom et en leur disant cash que je suis complètement perdue dans l’école et que je ne connais personne. Elles ont ri. Je ne savais ni quoi penser, ni où me mettre. Je ne savais même pas si elles se foutaient de moi ou pas. J’ai du rougir parce qu’elles ont rigolé de plus belle… Je décidais de faire demi-tour et de repartir dans mon coin en espérant que Nathan n’avait qu’une galère de réveil, qu’il me rejoindrait avec un peu de retard mais les deux filles me retinrent, la blonde m’attrapant un bras. Elles se présentèrent, Emilie et Charlie. Emilie était brune, un peu plus foncé que moi, et la peau pâle. Elle faisait à peu près la même taille que moi, tandis que Charlie, était blonde et était un peu plus grande que moi. Je dirai 1m70 contre mon mètre 65. Elles étaient aussi en première année mais se connaissaient déjà depuis 1 ou 2 ans et partageaient un petit appart dans le centre ville, comme Nathan sauf que lui vivait seul. Etais-je réellement la seule à ne pas avoir pris mon envol, comme disent les vieux ? Il faut croire que oui.
Nathan n’était pas venu de la journée et je n’avais même pas son numéro pour prendre de ses nouvelles, je crois bien que je m’inquiète pour lui… J’avais passé tout mon temps avec les filles et je m’entendais vraiment bien avec elles, j’avais réussi à ne pas être froide et même à être plutôt ouverte, j’avais même fait la conversation. Je m’étonne de plus en plus…
-             - Lola ?
-            -  Mmh ?
-             - J’étais en train de te proposer de venir à l’appart ce soir, on sera toutes les trois et on ira en cours ensemble demain. Ca te dit ? Me proposa Charlie
-             - Oui oui, ça serait super ! Répondis-je, je m’étais encore perdue dans mes pensées.
-             - On y va alors ? Demanda Emilie, impatiente
-             - Oh c’est que… Il faudrait que je repasse chez moi pour prévenir mes parents mais vous pouvez venir avec moi si vous voulez ? Je prendrai rapidement des affaires et on ira chez toi Charlie.
-             - Ca marche, on te suit !
Nous partîmes toutes les trois en direction de ma maison. Arrivées là-bas, je les faisais attendre dans le salon pendant que je cherchais ma mère dans toutes les pièces. Après avoir obtenu l’accord de celle-ci, je retournais dans le salon où je ne trouvai pas les filles qui s’étaient faufilées dans ma chambre pour assouvir leur curiosité. Il est vrai que je n’avais pas énormément parlé de moi aujourd’hui, j’étais restée assez discrète au sujet de ma vie.
-             - C’est qui sur la photo avec toi ? M’interrogea Emilie
-             - Emilie, on ne devrait déjà pas être dans sa chambre, tu vas pas en plus lui poser des questions comme ça ? Dit Charlie
-             - Oh… c’est pas grave. Je suis pas habituée à ce qu’on… peut importe, c’est pas grave. C’est ma
meilleure amie, enfin mon ancienne meilleure amie. Répondis-je
Je n’allais pas plus m’étaler sur le sujet, je le ferai si l’une d’entre elles me le demande… J’étais prête à leur dire que je n’avais pas l’habitude qu’on me pose des questions sur moi, j’étais prête à leur dire qu’habituellement, on s’en foutait de moi. Elles ne me posèrent pas plus de questions et se contentèrent de regarder les quelques babioles et photos qui traînaient pendant que je remplissais un sac avec quelques affaires puis nous filions dans leur appart.
La soirée passa vite, très vite. Nous avions beaucoup rigolé et mangé comme si nous devions le faire pour les trois jours à venir devant de multiples films plus idiots les uns que les autres, pour finir par jouer à Action ou Vérité.
-             - A toi Lola !
-             - Hum… vérité.
Habituellement, je n’aurai jamais choisi vérité mais la flemme le ventre lourd firent que je n’avais aucune envie de bouger. Je commençais à me dire que j’allais regretter mon choix quand je vis l’expression satisfaite d’Emilie.
-             - Pourquoi t’as employé le terme « ancienne meilleure amie » tout à l’heure ? Me demanda-t-elle, fière de sa question
-             - C’est compliqué… Répondis-je un peu embêtée
-             - C’est pas la peine, Emilie va trouver une autre question. Pas vrai Emilie ? Lança Charlie en appuyant sur sa question
-             - Non ce n’est pas la peine. Elle s’appelle Emma, je la connaissais depuis quelques années déjà. On était très proches. Une année, elle est partie en vacances je ne sais plus où et elle s’est fait des amis là-bas. Mais pas le bon genre d’amis, c’était plus le genre d’amis à te pousser à faire des choses que tu n’aurais jamais faites en temps normal. Ils l’ont poussée à boire, à fumer et à se droguer. Elle y est devenue complètement accro, on s’est engueulées et elle a commencé à traîner avec d’autres jeunes qui se droguaient eux aussi et elle a été entraînée dans des sals plans… Elle a vendu de la drogue pour se faire de l’argent et avoir de quoi en acheter toujours plus et je l’ai vue, évoluer et partir en vrilles. Je la voyais sans même qu’elle ne me voit. Elle avait de nouveaux amis et elle avait l’air heureuse alors que moi je savais ce qui allait se passer, je savais que ça allait mal finir. Expliquais-je
-            -  Et ça s’est mal fini ? Me demande Charlie, intriguée
-            -  Je ne sais pas, j’ai préféré prendre mes distances, l’oublier. Dis-je d’une voix tremblante

Emilie proposa de regarder un autre film pour penser à autre chose. Nous avions voté à l’unanimité pour Titanic et nous finissions la soirée endormies sur le canapé, les boîtes de mouchoirs encore posées sur la table basse.