Il y eut un blanc, ou plutôt une tâche. Une tâche sur
l’image que je m’étais faite de notre amitié parfaite. Il n’osait pas me
regarder. Il n’osait pas me parler. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait,
tout était parfait jusqu’à cette soirée. Cette soirée qui demeure mystérieuse.
Son « Tu… il ne s’est rien passé. » me trotte encore dans la tête…
Cela faisait maintenant quelques jours que cela durait, Emilie et Charlie ne
savait pas quoi penser. Nous savions toutes les 3 qu’il s’était passé quelque
chose lors de cette soirée mais quoi, seul Nathan devait le savoir. Ce soir, on
se fait une petite soirée toutes les 3 à l’appart et les filles m’ont promis de
me changer les idées ou du moins, d’essayer.
La journée parait longue pourtant il y a quelques semaines,
cette même journée passait si vite… avec Nathan. Nathan, Nathan, Nathan…
pourquoi, Nathan ? Non Nathan, tu n’as pas le droit de me faire ça. Non
Nathan, tu n’as pas le droit de ne plus me parler, de faire comme si je
n’existais pas. Non Nathan, tu n’as pas le droit d’occuper toutes mes pensées
et de me faire mal comme ça. Non Nathan… Je n’ai pas la tête à rire. Les filles
essayent mais n’y arrive pas. Elles ont beau faire les poules debout sur la
table de leur salon, le sourire ne me vient pas. Je me sens mal pour elles, je
voudrais rire ne serait-ce que pour leur faire plaisir mais je n’y arrive pas.
- - Bon
Emilie, on passe au plan B ? Proposa
Charlie
Emilie afficha un grand sourire et hocha la tête de haut en
bas. Charlie alla fouiller dans son sac et revint en chantant, une bouteille de
vodka à la main.
- - ON EST
PAS FATIGUEES ! Commença Charlie
- - ON EST
PAS FATIGUEES ! Reprit Emilie
- - ON VA PAS
SE COUCHER !
- - ON VA PAS
SE COUCHER !
Bizarrement, le sourire me revint. Le « plan B » me
fit rire, c’est tout ce dont j’avais besoin. Je m’installai à côté de la table
avec Charlie qui semblait aussi heureuse qu’Emilie de me voir retrouver le
sourire. Cette dernière couru vers la cuisine pour chercher des verres à shot,
nous allons nous amuser, ça c’est sur. De la vodka, voilà ce dont j’avais
besoin ! Je n’y avais pas pensé mais la solution est trouvée. Emilie
remplit les verres et nous buvons toutes les 3 en même temps puis nous éclatons
de rire. Cette soirée promet d’être intéressante…
Quelques shot ingurgités, la bouteille de vodka vide, nous
sommes toutes les trois allongées sur le balcon à regarder les étoiles. Je sens
alors Charlie me prendre la main et la serrer. La serrer fort et se retourner
vers moi pour me faire un bisou avant de me glisser à l’oreille :
« Tu sais Lola, Nathan est con de faire ça. Tu es une fille géniale et
s’il ne revient pas parler c’est qu’il ne te mérite pas... Sache que moi, je
tiens vraiment à toi. Vraiment. ». Elle finit par se coller à moi, le bras
autour de ma taille avant de me souhaiter une bonne nuit et de s’endormir. Je
mis quelques minutes à m’endormir, Charlie collée à moi et ses paroles
résonnant dans ma tête. Emilie lui avait-elle dit que je pensais être bi ?
Avions-nous la même interprétation de ce qu’elle venait de me dire ? Je
m’emballe, ce n’était qu’une preuve d’affection amicale. J’imagine. De plus, ce
n’est pas le moment de me donner plus de fil à retordre, j’en ai bien assez
avec Nathan. Non, non, nooooon. Je n’y avais pas pensé jusqu’ici ! Non, je
préfère encore dormir. Je parlerai à Nathan lundi pour tout régler et tout ira
bien. Je tournais la tête vers Charlie, lui fis un câlin et m’endormi dans la
seconde qui suivait.
Le lundi même, j’étais déterminée à aller voir Nathan pour
lui parler. J’arrivais avec une demi-heure d’avance pour avoir le temps. Je
passais la grille et là, malheur. C’est qui elle ?! L’autre blonde là.
Qu’est ce qu’il fait avec elle ?! Pourquoi ce n’est pas avec moi qu’il
parle ?! J’étais énervée. Très énervée. Je les fusillais du regard et ils
l’avaient remarqué puisqu’ils me regardaient maintenant tous les deux, l’air de
ne pas comprendre. La situation m’énervait tellement que je passai mon chemin,
préférant attendre le début des cours seule, quitte à rester dans un coin.
J’étais incapable de retenir mes larmes. Je pleurais. Je ne faisais plus que
ça, cachée là, assise par terre, seule.
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