mercredi 14 mai 2014

✿ Chapitre 5 ✿

Il y eut un blanc, ou plutôt une tâche. Une tâche sur l’image que je m’étais faite de notre amitié parfaite. Il n’osait pas me regarder. Il n’osait pas me parler. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, tout était parfait jusqu’à cette soirée. Cette soirée qui demeure mystérieuse. Son « Tu… il ne s’est rien passé. » me trotte encore dans la tête… Cela faisait maintenant quelques jours que cela durait, Emilie et Charlie ne savait pas quoi penser. Nous savions toutes les 3 qu’il s’était passé quelque chose lors de cette soirée mais quoi, seul Nathan devait le savoir. Ce soir, on se fait une petite soirée toutes les 3 à l’appart et les filles m’ont promis de me changer les idées ou du moins, d’essayer.
La journée parait longue pourtant il y a quelques semaines, cette même journée passait si vite… avec Nathan. Nathan, Nathan, Nathan… pourquoi, Nathan ? Non Nathan, tu n’as pas le droit de me faire ça. Non Nathan, tu n’as pas le droit de ne plus me parler, de faire comme si je n’existais pas. Non Nathan, tu n’as pas le droit d’occuper toutes mes pensées et de me faire mal comme ça. Non Nathan… Je n’ai pas la tête à rire. Les filles essayent mais n’y arrive pas. Elles ont beau faire les poules debout sur la table de leur salon, le sourire ne me vient pas. Je me sens mal pour elles, je voudrais rire ne serait-ce que pour leur faire plaisir mais je n’y arrive pas.

-             - Bon Emilie, on passe au plan B ? Proposa Charlie

Emilie afficha un grand sourire et hocha la tête de haut en bas. Charlie alla fouiller dans son sac et revint en chantant, une bouteille de vodka à la main.

-             - ON EST PAS FATIGUEES ! Commença Charlie
-             - ON EST PAS FATIGUEES ! Reprit Emilie
-             - ON VA PAS SE COUCHER !
-             - ON VA PAS SE COUCHER !

Bizarrement, le sourire me revint. Le « plan B » me fit rire, c’est tout ce dont j’avais besoin. Je m’installai à côté de la table avec Charlie qui semblait aussi heureuse qu’Emilie de me voir retrouver le sourire. Cette dernière couru vers la cuisine pour chercher des verres à shot, nous allons nous amuser, ça c’est sur. De la vodka, voilà ce dont j’avais besoin ! Je n’y avais pas pensé mais la solution est trouvée. Emilie remplit les verres et nous buvons toutes les 3 en même temps puis nous éclatons de rire. Cette soirée promet d’être intéressante…
Quelques shot ingurgités, la bouteille de vodka vide, nous sommes toutes les trois allongées sur le balcon à regarder les étoiles. Je sens alors Charlie me prendre la main et la serrer. La serrer fort et se retourner vers moi pour me faire un bisou avant de me glisser à l’oreille : « Tu sais Lola, Nathan est con de faire ça. Tu es une fille géniale et s’il ne revient pas parler c’est qu’il ne te mérite pas... Sache que moi, je tiens vraiment à toi. Vraiment. ». Elle finit par se coller à moi, le bras autour de ma taille avant de me souhaiter une bonne nuit et de s’endormir. Je mis quelques minutes à m’endormir, Charlie collée à moi et ses paroles résonnant dans ma tête. Emilie lui avait-elle dit que je pensais être bi ? Avions-nous la même interprétation de ce qu’elle venait de me dire ? Je m’emballe, ce n’était qu’une preuve d’affection amicale. J’imagine. De plus, ce n’est pas le moment de me donner plus de fil à retordre, j’en ai bien assez avec Nathan. Non, non, nooooon. Je n’y avais pas pensé jusqu’ici ! Non, je préfère encore dormir. Je parlerai à Nathan lundi pour tout régler et tout ira bien. Je tournais la tête vers Charlie, lui fis un câlin et m’endormi dans la seconde qui suivait.

Le lundi même, j’étais déterminée à aller voir Nathan pour lui parler. J’arrivais avec une demi-heure d’avance pour avoir le temps. Je passais la grille et là, malheur. C’est qui elle ?! L’autre blonde là. Qu’est ce qu’il fait avec elle ?! Pourquoi ce n’est pas avec moi qu’il parle ?! J’étais énervée. Très énervée. Je les fusillais du regard et ils l’avaient remarqué puisqu’ils me regardaient maintenant tous les deux, l’air de ne pas comprendre. La situation m’énervait tellement que je passai mon chemin, préférant attendre le début des cours seule, quitte à rester dans un coin. J’étais incapable de retenir mes larmes. Je pleurais. Je ne faisais plus que ça, cachée là, assise par terre, seule.

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