Le stresse de la veille par rapport à mon retard me fis me
lever naturellement à 8h mais mon merveilleux emploi du temps d’étudiante
m’offrait la joie de ne commencer que dans quelques heures, je pouvais donc
prendre mon temps sans risquer d’être en retard. Je prévoyais donc de traîner
en pyjama pendant une bonne heure et de me préparer un bon petit déjeuner. En
remontant dans ma chambre, je commençais à me demander ce que j’allais porter
aujourd’hui et la simple vue de ma trousse de maquillage encore sortie de la
veille me plongea dans une longue réflexion. Je n’avais jamais vraiment
intéressé les garçons, du moins pas plus que ça, pas assez pour qu’ils viennent
me parler comme l’avait fait Nathan. Etait-ce lui qui était particulier ou le
maquillage et jolis vêtements avaient des vertus magiques ? Je ne savais
pas mais je décidais de mettre toutes les chances de mon côté en mettant en
jupe et en volant du maquillage à ma mère. Rien de bien extravagant, juste un
crayon marron, mais de quoi varier un petit peu.
Je pris mon bus et j’arrivais un peu en avance en espérant
voir Nathan mais non, pas de brun mignon à l’horizon. Juste quelques enfants se
rendant à l’école avec leurs parents et les premiers étudiants qui entraient
par petits groupes. Je me sentais seule sans Nathan. Seule, comme je l’avais
toujours été dans mon précédent lycée. Les gens ne venaient que très rarement
vers moi et j’avais un don pour les rembarrer sans même le faire exprès… Il
parait que je suis « trop froide » et ça doit changer. Cette
réputation ne doit pas me suivre partout où je vais et surtout pas ici. Je
prend alors mon courage à deux mains et me dirige vers deux filles qui étaient
en train discuter devant le portail. J’engage la conversation en leur donnant
mon prénom et en leur disant cash que je suis complètement perdue dans l’école
et que je ne connais personne. Elles ont ri. Je ne savais ni quoi penser, ni où
me mettre. Je ne savais même pas si elles se foutaient de moi ou pas. J’ai du
rougir parce qu’elles ont rigolé de plus belle… Je décidais de faire demi-tour
et de repartir dans mon coin en espérant que Nathan n’avait qu’une galère de
réveil, qu’il me rejoindrait avec un peu de retard mais les deux filles me
retinrent, la blonde m’attrapant un bras. Elles se présentèrent, Emilie et
Charlie. Emilie était brune, un peu plus foncé que moi, et la peau pâle. Elle
faisait à peu près la même taille que moi, tandis que Charlie, était blonde et
était un peu plus grande que moi. Je dirai 1m70 contre mon mètre 65. Elles
étaient aussi en première année mais se connaissaient déjà depuis 1 ou 2 ans et
partageaient un petit appart dans le centre ville, comme Nathan sauf que lui
vivait seul. Etais-je réellement la seule à ne pas avoir pris mon envol, comme
disent les vieux ? Il faut croire que oui.
Nathan n’était pas venu de la journée et je n’avais même pas
son numéro pour prendre de ses nouvelles, je crois bien que je m’inquiète pour
lui… J’avais passé tout mon temps avec les filles et je m’entendais vraiment
bien avec elles, j’avais réussi à ne pas être froide et même à être plutôt
ouverte, j’avais même fait la conversation. Je m’étonne de plus en plus…
- - Lola ?
- - Mmh ?
- - J’étais en train de te proposer de venir à
l’appart ce soir, on sera toutes les trois et on ira en cours ensemble demain.
Ca te dit ? Me proposa Charlie
- - Oui oui, ça serait super ! Répondis-je, je
m’étais encore perdue dans mes pensées.
- - On y va alors ? Demanda Emilie, impatiente
- - Oh c’est que… Il faudrait que je repasse chez
moi pour prévenir mes parents mais vous pouvez venir avec moi si vous
voulez ? Je prendrai rapidement des affaires et on ira chez toi Charlie.
- - Ca marche, on te suit !
Nous partîmes toutes les trois en direction de ma maison.
Arrivées là-bas, je les faisais attendre dans le salon pendant que je cherchais
ma mère dans toutes les pièces. Après avoir obtenu l’accord de celle-ci, je
retournais dans le salon où je ne trouvai pas les filles qui s’étaient
faufilées dans ma chambre pour assouvir leur curiosité. Il est vrai que je
n’avais pas énormément parlé de moi aujourd’hui, j’étais restée assez discrète
au sujet de ma vie.
- - C’est qui sur la photo avec toi ? M’interrogea Emilie
- - Emilie, on ne devrait déjà pas être dans sa
chambre, tu vas pas en plus lui poser des questions comme ça ? Dit Charlie
- - Oh… c’est pas grave. Je suis pas habituée à ce
qu’on… peut importe, c’est pas grave. C’est ma
meilleure amie, enfin mon ancienne meilleure
amie. Répondis-je
Je n’allais pas plus m’étaler sur le sujet, je le ferai si
l’une d’entre elles me le demande… J’étais prête à leur dire que je n’avais pas
l’habitude qu’on me pose des questions sur moi, j’étais prête à leur dire
qu’habituellement, on s’en foutait de moi. Elles ne me posèrent pas plus de
questions et se contentèrent de regarder les quelques babioles et photos qui
traînaient pendant que je remplissais un sac avec quelques affaires puis nous
filions dans leur appart.
La soirée passa vite, très vite. Nous avions beaucoup rigolé
et mangé comme si nous devions le faire pour les trois jours à venir devant de
multiples films plus idiots les uns que les autres, pour finir par jouer à
Action ou Vérité.
- - A toi Lola !
- - Hum… vérité.
Habituellement, je n’aurai jamais choisi vérité mais la
flemme le ventre lourd firent que je n’avais aucune envie de bouger. Je
commençais à me dire que j’allais regretter mon choix quand je vis l’expression
satisfaite d’Emilie.
- - Pourquoi t’as employé le terme « ancienne
meilleure amie » tout à l’heure ? Me
demanda-t-elle, fière de sa question
- - C’est compliqué… Répondis-je un peu embêtée
- - C’est pas la peine, Emilie va trouver une autre
question. Pas vrai Emilie ? Lança
Charlie en appuyant sur sa question
- - Non ce n’est pas la peine. Elle s’appelle Emma,
je la connaissais depuis quelques années déjà. On était très proches. Une
année, elle est partie en vacances je ne sais plus où et elle s’est fait des
amis là-bas. Mais pas le bon genre d’amis, c’était plus le genre d’amis à te
pousser à faire des choses que tu n’aurais jamais faites en temps normal. Ils
l’ont poussée à boire, à fumer et à se droguer. Elle y est devenue complètement
accro, on s’est engueulées et elle a commencé à traîner avec d’autres jeunes
qui se droguaient eux aussi et elle a été entraînée dans des sals plans… Elle a
vendu de la drogue pour se faire de l’argent et avoir de quoi en acheter
toujours plus et je l’ai vue, évoluer et partir en vrilles. Je la voyais sans
même qu’elle ne me voit. Elle avait de nouveaux amis et elle avait l’air
heureuse alors que moi je savais ce qui allait se passer, je savais que ça
allait mal finir. Expliquais-je
- - Et ça s’est mal fini ? Me demande Charlie, intriguée
- - Je ne sais pas, j’ai préféré prendre mes
distances, l’oublier. Dis-je d’une voix
tremblante
Emilie proposa de regarder un autre film pour penser à autre
chose. Nous avions voté à l’unanimité pour Titanic et nous finissions la soirée
endormies sur le canapé, les boîtes de mouchoirs encore posées sur la table
basse.
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